Au Niger, de nombreuses unités de production mettent sur le marché des farines infantiles locales fortifiées en vitamines et minéraux et formulées de façon à répondre aux besoins spécifiques des enfants de 6 à 24 mois dans le cadre de régimes alimentaires diversifiés et sains. Une étude récente s’est penchée sur ces filières locales dans la région ouest africaine dont le Niger fait partie et a montré que le marché des farines infantiles fortifiées produites localement répond en partie au besoin d’accessibilités physique et financière des ménages défavorisés à des aliments de complément. Toutefois ces farines infantiles fortifiées sont encore peu connues, la demande reste encore faible, et leur qualité varie, notamment du fait d’un manque de traçabilité et de qualité des matières premières utilisées.  D’une part, la provenance des céréales et légumineuses qui composent les farines infantiles produites localement n’est pas garantie, les unités de production s’approvisionnent auprès de grossistes locaux dont les produits ne sont généralement pas tracés, et sont parfois importés. D’autre part, les paysan·ne·s producteur·rice·s de céréales et légumineuses sont isolés de la chaîne de production par manque de lien avec les unités de production de farines infantiles locales.

L’amélioration de la qualité et de la traçabilité des produits, la sécurisation de l’approvisionnement en matière première et du prix, tout comme le développement socio-économique de tous les acteurs de la filière, passent par un renforcement des liens entre unités de production de farines infantiles et les organisations paysannes productrices de matières premières.

Plusieurs questions seront soulevées au cours de ce webinaire :

• Quels sont les enjeux auxquels les producteur·rice·s font face à l’inclusion des produits locaux de céréales (mil, sorgho, maïs) et de légumineuses (arachides, Niébé, Soja) au marché des farines infantiles ? Cela représente-il une opportunité pour ces producteur·rice·s et comment faire pour mieux prendre en compte les problématiques des filières céréales et légumineuses ?
• Quels sont les enjeux spécifiques de qualité et de traçabilité, mais aussi de prix, rencontrés par les unités de production sur ces matières premières et quelles sont les solutions existantes ? En quoi un approvisionnement en circuit court répondrait à ces enjeux ? Les producteur·rice·s pourraient-ils répondre aux besoins ? A quelles conditions ?
• Comment contractualiser entre producteur·rice·s et unités de transformation ? Quels leviers et quels obstacles pour élaborer et respecter les cahiers des charges, les contrats d’approvisionnement ? Quels besoins en renforcement de capacités et espaces de concertation ?
• Comment étendre et pérenniser le marché ? Le marché institutionnel est-il un moyen durable d’étendre le marché des unités de production ? La certification et la labellisation des produits finis pourraient-elles être des solutions pour pérenniser le marché ?

Pour y répondre, plusieurs expériences seront partagées avec les participants au cours de cette rencontre.

La concertation est organisée avec des participants en présentiel et en virtuel. Elle se déroulera en deux temps après l’induction générale du contexte des concertations.

Introduction général sur les Concertations sur les systèmes alimentaires :

• Dr Gervais NTANDOU-BOUZITOU, Chargé des Politiques, Nutrition et Systèmes Alimentaires du Programme FIRST (FAO-UE), Assistant Technique auprès du HC3N, présentera brièvement le concept de système alimentaire et ses interactions avec les divers environnements (5 minutes)
• Dr Aboubacar MAHAMADOU, Coordinateur Cellule Nutrition au HC3N, présentera la coordination nationale des dialogues pour les systèmes alimentaires et les attentes de ce processus pour le sommet des Nations Unies sur les Systèmes Alimentaires et au-delà (5 minutes)

1ere partie : Présentations introductives du Gret et présentation d’une étude agri filière conduite par l’Université Abdou Moumouni sur le mil, l’arachide et le soja

• Issa Moussa HAINIKOYE, Représentant pays de Gret au Niger, membre de la Plateforme du secteur privé pour le SUN, introduira les discussions à travers une présentation du contexte global des filières farines infantiles au Niger et fera une introduction par un panorama des enjeux de la mise en relation des organisations de producteur·rice·s avec des entreprises de transformation (enjeux de commercialisation, qualité, respect des cahiers de charge, négociation avec les entreprises, organisation, structuration, prix etc…) et de présentation de la diversité des situations (10 minutes)
• Prof Haoua Seini SABO, Enseignant-chercheur à l’Université d’Abdou Moumouni de Niamey, Membre du  Reseau Nigerien pour la Formation et la Recherche en Nutrition et Sécurité Alimentaire (ReNFoRSAN), présentera l’étude de cas (20 minutes)
• Discussions – Questions-Réponses- contributions (30 minutes)

2ème partie : Table ronde – Panel de discussion incluant les questions posées ci-dessus modérée par Mme Christiane RAKOTOMALALA, RP GRET siège

• Aminou AMADOU, Coordinateur national Misola, alimentera les discussions sur les enjeux de qualité, traçabilité des matières premières, d’approvisionnement, de prix et des initiatives mises en œuvre entre organisations de producteur·rice·s et unités de production de farines infantiles (10 minutes).
• Djibo BAGNA, Président de la plateforme paysanne Niger, dressera un panorama des principaux enjeux sur les filières céréales et légumineuses et partagera les initiatives engagées par les organisations de producteur·rice·s dans le cadre de projets récents (FOPAT, PAFAN) (10 minutes)
• Germain AKOUBIA, Chef Unité Développement Rural du Programme Alimentaire Mondial au Niger, échangera sur les expériences de son organisation (10 minutes)
• Discussions générale : Questions-réponses et contributions (40 minutes)